Ils avaient le sourire, dimanche soir, les organisateurs du premier festival Les Mauvaises Herbes. Durant deux jours, plusieurs centaines de personnes se sont succédées pour assister et/ou participer aux différents ateliers, discussions, films ou encore débats proposés dans à la maison pour tous de Chadrac. C'est l'association Nature et Progrès qui proposait cette manifestation, en partenariat avec le mouvement Bio-Acteurs 43 et la MPT de Chadrac.

La foire rassemblait une quarantaine d’exposants essentiellement locaux.

"On ne voulait pas proposer ce type d'évènement. On cherchait un lieu où il y avait déjà de la vie et la MPT de Chadrac a répondu à toutes nos attentes. Le week-end s'est vraiment bien passé, à tous niveaux" explique Renaud Daumas (Nature et Progrès Haute-Loire). "La maison pour tous s'enrichit de tous les acteurs qui la font. Il s'agit en premier lieu de donner les moyens de s'exprimer. Certes, nous n'avons pas participé au montage de toute la manifestation ou de la foire par exemple. Mais nous avons participé avec ce que nous savons faire, c'est à dire les concerts du samedi soir" commente Vincent Pradier, le directeur de la structure. (...)

Lors de la discussion sur les semences avec Raoul Jacquin-Porretaz.

Une discussion portait notamment sur la faisabilité d'un réseau d'échange structuré ou d'une maison de la semence en Haute-Loire, pour faciliter le troc de graines ou faire de la formation. Une maison de la semence existe déjà dans la Loire. "Les gens, les jardiniers et même les professionnels sont conscients que les dernières lois qui ont été votées, vont dans le sens des multinationales de la semence et que, de plus en plus, le paysan perd son autonomie" regrette M. Daumas ; "D'autre part, il y a également de plus en plus de jardiniers amateurs, peut être en raison de la crise, qui sont conscients de l'importance de se nourrir sainement, qui commence à cultiver des légumes bios par exemple, et qui veulent être autonomes au niveau des semences". (...)

Gros succès pour la projection du film de Marie-Monique Robin, “Les Moissons du futur”.

Pendant la visite des parents sur les stands de producteurs biologiques et d'artisans, les enfants pouvaient s'adonner à des activités ludiques, dans un espace tenu par des animateurs spécialisés, Ecolovite et Biohneur en herbe.
Au programme, pas d'animation occupationnelle mais de vrais ateliers de poterie, land art, jeux, masques. Bref, là encore, une certaine qualité de prestation qui permettait à toute la famille de trouver un intérêt dans la visite de cette foire bio. Le moment fort de la journée était constitué par la projection du film "les moissons du futur" de Marie-Monique Robin, journaliste d'investigation, réalisatrice à qui l'on doit notamment "Le monde selon Monsanto". L'auteur, qui avait fait le déplacement spécialement, participait d'ailleurs au débat qui suivait le visionnage du documentaire. "L'idée de cette manifestation était aussi de proposer une certaine mixité. On a souvent l'image du producteur bio, tout blanc, végétarien, triste dans sa biocoop vide… On voulait montrer que les choses changent. Ce week-end à Chadrac, aux côtés des vieux militants, il y avait beaucoup de jeunes, de jeunes parents aussi. Les aspects festifs de la programmation (concerts) étaient là pour permettre aux gens de se retrouver autour des notions de plaisir et d'émotion. C'est aussi par ces biais là que l'on arrivera à faire le changement" conclut Renaud Daumas qui, on s'en doute, travaille déjà à l'organisation d'une seconde édition des Mauvaises Herbes.

Cédric DEDIEU
L'intégralité de cet article est à lire dans notre journal daté du lundi 26 - mardi 27 novembre 2012